C’est la méthode la plus rapide du craquelé 100% polymère, efficace et facile à réaliser. Elle vous donnera un rendu en 3 dimensions car le craquelé sera profond.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, voyons d’abord ce qu’est un heat gun et comment il fonctionne.
Anatomie d’un heat gun
Un heat gun c’est quoi?
Appelé “pistolet chauffant” en français, cet outil n’est ni plus ni moins qu’un appareil portatif produisant une chaleur très forte.
Comment ça fonctionne?
C’est un appareil électrique. Il doit donc dans un premier temps être branché à une prise de courant.
Puis, lorsque l’on actionne le bouton marche, le moteur se met en marche. L’air ambiant est alors aspiré par les fentes à l’arrière de l’appareil.
ATTENTION !! Vous ne devez jamais boucher ces fentes avec la main en tenant l’appareil car c’est grâce à l’air aspiré que le moteur est refroidi.
Oui j’ai déjà fait griller un moteur parce que je tenais mon heat gun trop haut, OUPS !!!
Tenez donc bien le heat gun par le centre du corps.
Une partie de l’air aspiré est chauffé dans le corps du heat gun par des résistances, et ressort chaud par l’embout.
En fait c’est exactement le même principe qu’un sèche-cheveux.
C’est pourquoi de nombreuses débutantes se demandent s’il est possible d’utiliser un sèche-cheveux à la place d’un heat gun. La réponse est NON car là où un sèche-cheveux chauffe entre 50 et 125°C en moyenne, un heat gun va quant à lui produire une chaleur de 200 à 300°C.
Le sèche-cheveux est utile pour accélérer le séchage de la peinture ou des encres à alcool par exemple, mais n’est pas suffisamment chaud pour précuire la pâte, raison pour laquelle on utilise un heat gun.
Pour une utilisation sur l’argile polymère, les heat gun de type pistolets à embosser utilisés en scrapbooking sont idéaux:
– pas chers
– pas encombrants
– maniables
– et parfaitement efficaces avec une chaleur de 200 à 300°C.
Il est également possible d’utiliser un décapeur thermique si vous en avez un. Plus lourds et encombrants, ils sont moins maniables mais ont souvent l’avantage d’avoir plusieurs vitesses et / ou températures différentes: de 100 à 550°C en moyenne (certains modèles peuvent aller jusqu’à 760°C).
Un décapeur thermique n’est pas du tout essentiel pour la réalisation de craquelés simples en polymère mais si cette technique vous plaît, c’est un moyen d’exploration pour des craquelés plus contrôlés ou complexes.
Le pied rétractable permet de poser le heat gun sur la table, sans que l’embout, très chaud lors de l’utilisation, ne se retrouve contre celle-ci et risque de la brûler. C’est super pratique.
Une fois refroidi, il suffit de basculer le pied contre le corps du heat gun pour gagner de la place et le ranger facilement dans un tiroir, une boîte ou autre.
Précuisson de la pâte
– Conditionnez de l’argile polymère de la couleur de votre choix.
– Faîtes 1 plaque à un cran épais de votre MAP (cran 0 pour l’Atlas)
– et placez-la sur un support de cuisson ou quelque chose qui supporte des températures élevées.
– Préchauffez le heat gun 10 – 15 secondes en le mettant en route sans le diriger vers la plaque.
ATTENTION!! Ne mettez jamais votre main vers la sortie d’air chaud pour “tester” la température ou tenir une pièce! Vous risquez de vous brûler gravement!
– Chauffez la surface de la plaque. Pour cela, plusieurs méthodes s’offrent à vous, testez les et prenez celle qui vous convient le mieux :
– Placez-vous proche de la plaque (1 à 2 cm au-dessus) et passez le heat gun entre 10 et 20 secondes au total en faisant des mouvements de lignes de gauche à droite sur toute la surface de la plaque puis de bas en haut.
– Placez-vous un peu éloigné de la plaque (2 à 6 cm au-dessus) et passez le heat gun un peu plus longtemps en faisant les mêmes mouvements.
Le but est de précuire uniquement la surface de la plaque. Le dos de la plaque doit rester cru.
Le plus important est de ne jamais laisser le heat gun statique pour ne pas brûler l’argile ou trop la cuire.
Il vaut mieux ne pas cuire suffisamment la pâte puisque l’on peut la chauffer à nouveau au heat gun, plutôt que trop la cuire, car dans ce cas, on ne peut pas revenir en arrière.
Astuce:
Vous pouvez observer le moment où votre argile est suffisamment cuite en regardant la lumière se refléter dessus (donc en regardant la plaque de biais).
Pas de panique si vous ratez les premières fois, c’est parfaitement normal. Il n’est pas évident de trouver la bonne distance, la bonne durée de chauffe, le rythme des mouvements…et en plus chaque marque d’argile réagit différemment.
Soyez cool avec vous-même et n’abandonnez pas! Comme toujours, la réussite vient de l’analyse et la correction de ses pratiques et de la répétition.
1, 2, 3…craquez!
Passons à l’étape de l’apparition des craquelures.
Nous avons à présent une plaque composée d’une partie crue et d’une partie précuite.
Nous allons exercer une contrainte mécanique en étirant la pâte.
C’est donc le mélange de pâte crue et cuite qui va nous permettre d’obtenir des craquelures. En s’étirant, la partie crue va emporter la partie précuite avec elle et la forcer à casser. Des craquelures se forment alors à la surface de l’argile.
– Passez une fois la plaque dans la MAP au cran inférieur à celui où vous avez réalisé votre plaque. Des craquelures apparaissent.
⟹ Si ce n’est pas le cas, passez la plaque au cran suivant. Si vous n’obtenez toujours pas de craquelures c’est que votre surface n’est pas assez cuite, rechauffez un peu avec le heat gun.
A partir de là, 2 possibilités s’offrent à vous:
* Soit ce design vous satisfait et vous vous arrêtez là.
* Soit vous souhaitez un nombre de craquelures plus important et vous continuez. Dans ce cas, vous pouvez obtenir 2 sortes de craquelures :
C’est la position de votre plaque dans la MAP qui déterminera l’orientation de vos craquelures.
– Passez à nouveau 1 fois la plaque dans la MAP en diminuant d’un cran et selon l’orientation choisie en fonction du type de craquelure que vous désirez.
– Répétez cette étape autant de fois que vous le souhaitez afin d’obtenir le nombre et la finesse de craquelures désirées.
Vous pouvez utiliser votre plaque telle quelle ou bien faire ressortir vos craquelures avec une patine, ce que nous allons voir à présent.
– Prenez de la peinture acrylique et un pinceau (vous pouvez aussi prendre des cires à dorer à la place de la peinture).
– Faîtes une patine, autrement dit, badigeonnez votre plaque de peinture en insistant bien dans les creux.
– Avec une lingette humide, essuyez le surplus de peinture à la surface de la plaque afin de laisser la peinture dans les creux.
Si la peinture à trop séché et ne part plus, vaporisez un peu d’alcool sur la lingette.
Résultat
Si vous n’avez pas de heat gun, voici 3 variantes qui vous permettront de réaliser un craquelé 100% polymère se rapprochant de celui-ci.
Comme nous l’avons vu, le craquelé est possible grâce à la combinaison d’une pâte précuite et d’une pâte crue. Il existe plusieurs façons de précuire ou au moins d’assécher une pâte au point de la faire craqueler.
La première méthode consiste à réaliser une plaque fine à très fine d’argile polymère et de la précuire au four 5 à 10 min maximum.
Une fois refroidie, posez cette plaque sur une plaque d’argile crue (soit de la même couleur, soit d’une couleur différente) et passez l’ensemble dans la MAP comme vu précédemment.
Si comme moi vous êtes du style à faire 50 projets en même temps, il doit vous arriver d’oublier d’emballer certains morceaux de plaque et de les laisser traîner sur un plan de travail plusieurs jours, semaines, voire mois.
Ces morceaux s’assèchent naturellement. Le plastifiant s’évapore naturellement que l’argile soit à l’air libre ou bien refermée d’ailleurs, mais ce processus s’accélère un peu à l’air libre.
Ils ne sont plus très agréables à travailler « normalement », mais ils sont parfaits pour faire du craquelé. Il vous suffit de les placer sur une plaque de pâte fraîche et de passer le tout à la MAP comme précédemment.
Voici ce que cela peut donner:
Il est également possible d’assécher une plaque d’argile volontairement en lui retirant son plastifiant.
Pour cela, il suffit de réaliser une plaque d’épaisseur moyenne à fine et de la placer une nuit entière entre 2 feuilles de papier d’imprimante. Le papier va absorber par capillarité le gras (le plastifiant) de la pâte et donc l’assécher.
Procédez ensuite comme pour la variante n°2.
Imaginez toutes les possibilités qui s’offrent à vous : vous pouvez faire craqueler n’importe quelle plaque d’argile : une plaque unie comme nous venons de le voir mais aussi des plaques sur lesquelles vous avez déjà fait une technique : dégradé, mokume gane, hidden magic, mica shift, bargello, WACOMO…