Chapitre 3 : Le mokume gane classique
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Temps d'expérimentation recommandé : 45 min
Le mokume gane classique
Voici la technique originelle du mokume gane en argile polymère.
Cette technique est une ligne directrice à suivre, elle vous donne la base mais vous pouvez vous amuser à l’infini en réalisant des variantes avec l’utilisation d’une couche de pâte translucide, en colorant de l’argile translucide dans la masse avec des pastels secs, des encres à alcool, en ajoutant de la feuille métallique dorée, argentée, cuivrée, en déposant des micas à la surface d’une couche, des pâtes à effet…En modifiant les épaisseurs des plaques, le nombre d’empilement…
Tout est possible et permet une variation infinie des rendus.
Je vous propose donc ici une méthode qui fonctionne pour moi mais qui n’est pas une règle absolue.
En revanche, un conseil pour un mokume gane réussi, est de choisir des couleurs foncées et claires afin d’avoir un joli contraste. Ici par exemple, j’ai choisi de travailler plutôt en couleurs analogues (avec 2 bleus et 1 violet) mais j’ai une plaque de blanc et un bleu clair, donc 2 plaques claires, et 2 plaques foncées (le bleu et le violet).
Etape 1
– Conditionnez 2 barres de 3 à 4 couleurs d’argile (je trouve qu’avec 4 couleurs il y a plus de contrastes).
– Faîtes des plaques pour chaque couleur à la plus grosse épaisseur de votre MAP.
Astuce
C’est ici que vous pouvez introduire une plaque de translucide parmi le choix de vos couleurs, poser une feuille métallique sur une des plaques…
Etape 2
– Superposez vos plaques 2 à 2. Une couleur claire avec une couleur foncée.
– Passez les à la MAP dans le sens de la longueur, au cran le plus épais, puis 2 crans plus fin (sur l’Atlas cela fait cran 0 puis 2, qui reste un cran épais).
Etape 3
– Superposez les plaques.
– Coupez les extrémités.
– Coupez le sandwich en 3.
– Superposez les 3 morceaux en gardant l’ordre des couleurs. Vous obtenez un bloc de rayures.
Etape 4
– Passez le rouleau pour souder le bloc.
– Coupez éventuellement les côtés disgracieux de votre bloc.
Etape 5
– A l’aide de différents outils (manches de pinceaux, aiguilles à tricoter, emportes-pièces, lames ondulées, tournevis, peignes…), créez des distorsions et des dépressions dans le bloc en appuyant avec les outils perpendiculairement aux plaques de pâte.
Plus vous créerez de distorsions, plus les motifs seront intéressants. Vous pouvez créer des motifs particuliers (une fleur, une maison ou que sais-je) ou faire un motif totalement abstrait comme je le fais ici.
Ne vous préoccupez pas du fait que le bloc se déforme, c’est tout à fait normal.
Voici le type de bloc que vous devez obtenir.
A cette étape 2 possibilités s’offrent à vous :
- Soit ne rien faire.
- Soit boucher les trous avec des colombins de la couleur de votre choix (une couleur qui contraste avec celles choisies ou de l’argile translucide seule ou dans laquelle vous pouvez mélanger de la feuille métallique, des paillettes, de la poudre à embosser…).
Ici j’ai décidé de ne pas combler mes trous.
Si vous souhaitez combler les vôtres, il suffit de faire des colombins, de les insérer dans vos dépressions, de bien les tasser pour qu’ils occupent tout l’espace du trou et de les couper à ras du bloc.
Etape 6
– Soulevez le bloc du plan de travail à l’aide de la lame rigide
– Compressez toutes les faces de façon à reformer le bloc et faire disparaître toutes les marques que nous venons de faire.
Compressez d’abord à la main puis, au rouleau.
Voici ce que vous devez obtenir.
– Laissez reposer le bloc de façon à ce que l’argile durcisse à nouveau et que la coupe soit facilitée. En fonction de la marque d’argile polymère, de la température ambiante…cela peut varier de 1H à 1 nuit.
Etape 7
– Tournez le bloc sur un de ses côtés
– Coupez des tranches fines et régulières dans le bloc, PARALLÈLEMENT aux rayures (qui ne sont plus des rayures bien parallèles mais c’est pour vous donner un point de repère).
Si vos tranches sont vraiment d’épaisseurs différentes, vous pouvez toutes les passer à la MAP au même cran pour les égaliser.
Astuce
Si vous avez une trancheuse (un slicer) c’est l’idéal pour couper des tranches fines et de même épaisseur. Cela permet de couper plus de tranches dans le bloc qu’à la main, donc de faire des plaques plus grandes et plus de bijoux.
C’est un investissement qui n’est pas du tout obligatoire lorsque l’on débute, mais qui permet de faire des économies non négligeables si vous décidez un jour de vendre vos bijoux. Bien entendu, il faut en avoir l’utilité, c’est-à-dire faire beaucoup de techniques qui nécessitent de couper des tranches (mokume gane ou canes).
Etape 8
– Disposez ces tranches les unes à côté des autres afin de former une plaque.
Etape 9
– Posez un papier tartine sur les tranches et burnichez pour souder les tranches entre elles et faire disparaître toutes les jointures.
Votre plaque est prête à être utilisée.
Astuce
Après avoir lissé si vous avez encore des trous au niveau des coins des vos tranches ou si vos jonctions sont trop nettes et donc visibles, déchirez des petits morceaux d’une tranche fine et placez-les de façon à cacher tout ça.
Cela rendra votre plaque bien plus “naturelle”. Incrustez les morceaux d’abord au rouleau puis lissez à nouveau.
